Le vendredi 7 février dernier, un point de presse inédit a eu lieu au perron du Palais de justice de Libreville. À l’initiative des magistrats, cette conférence visait à exprimer leur mécontentement envers leur ministre de tutelle, Paul-Marie Gondjout, et à faire entendre leur voix sur les tensions qui existent entre eux et le gouvernement actuel.
Les magistrats gabonais, visiblement frustrés, ont révélé que leurs relations avec le ministre de la Justice sont aujourd’hui tendues. Selon leurs déclarations, cette situation a pour origine des divergences sur plusieurs dossiers importants touchant à la gestion de la justice dans le pays. Ils ont exprimé leur inquiétude concernant l’ingérence supposée du ministre dans le bon fonctionnement du système judiciaire, ainsi que la lenteur des réformes promises pour renforcer l’indépendance de la justice.
Dans cette optique, les magistrats se sont tournés vers le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, actuel Président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Dans leur déclaration, ils ont sollicité son intervention pour rétablir l’équilibre et l’indépendance du système judiciaire gabonais. Les magistrats ont appelé le général à « tenir parole » et à jouer pleinement son rôle afin de garantir une justice libre et impartiale, loin des pressions politiques ou autres influences extérieures.
Cette prise de position des magistrats témoigne d’un malaise profond au sein du système judiciaire gabonais, dont l’indépendance semble remise en question. Les magistrats insistent sur la nécessité de renforcer les réformes promises par le gouvernement, mais aussi de mettre en place un cadre propice au bon fonctionnement de la justice.
La balle est désormais dans le camp du Président du Conseil supérieur de la magistrature, le Général Oligui Nguema, qui devra faire face à ces attentes pressantes et apporter des réponses concrètes pour apaiser les tensions et restaurer la confiance au sein de la justice gabonaise.
MANFOUMBI Judex
