EH HOP ? À Mounana, Éric Gaël Myboto entre héritage familial et offre politique indépendante

Libreville, 19 août 2025. Mounana, Lébombi-Léyou, Province du Haut-Ogooué.

C’est un truisme de rappeler que la ville de Mounana, dans le département de Lébombi-Léyou, au sud-est du Gabon, symbolise les paradoxes d’une exploitation minière aux conséquences lourdes. Berceau de l’uranium gabonais exploité par la COMUF entre 1961 et 1999, avec plus de 26 000 tonnes extraites, la cité minière a connu son apogée avec près de 6 000 habitants avant de sombrer dans la désolation. Aujourd’hui, avec moins de 1 000 résidents, Mounana porte les stigmates d’une « ville fantôme » : infrastructures délabrées, chômage massif, radioactivité persistante.

C’est dans ce contexte défavorable que l’Union nationale (UN), dirigée par Paulette Missambo, présidente du Sénat de Transition, a choisi d’investir Éric Gaël Myboto comme candidat aux législatives du 27 septembre 2025. Fils de Zacharie Myboto, figure historique de la scène politique gabonaise, le jeune candidat joue sa partition sur un terrain doublement exigeant : assumer un héritage tout en proposant un projet nouveau.

« Je ne suis pas là pour prolonger un nom, mais pour bâtir un avenir », affirme-t-il lors de ses rencontres avec les populations. Un message qui séduit progressivement, à en croire les premiers retours du terrain. Les habitants reconnaissent en lui une oreille attentive, un discours pragmatique et une volonté d’affronter les réalités locales.

La tâche reste ardue, tant l’ombre de son père plane encore sur la circonscription. Mais Éric Gaël insiste sur une offre indépendante, structurée autour de la démocratie participative, de la justice sociale et de la prise en compte des défis écologiques liés au lourd passif minier.

Entre légitimité familiale et vision moderne, il tente de tracer sa propre voie. Son projet, ancré dans les besoins concrets des habitants de Mounana, cherche à concilier mémoire et renouveau. Les législatives de septembre diront si ce pari audacieux d’autonomie politique et de proximité citoyenne trouvera un écho dans les urnes.

Judex MANFOUMBI

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