Justice en suspens : Deux ans après le naufrage de l’Esther Miracle, les victimes toujours dans l’attente

Il y a deux ans, le Gabon a été frappé par l’une des catastrophes maritimes les plus dévastatrices de son histoire. Le naufrage du navire Esther Miracle, un drame qui a bouleversé tout un pays et laissé derrière lui des victimes et des familles en quête de justice. Cependant, deux ans après cet incident tragique, le statut de l’affaire semble figé, laissant les victimes, leurs alliés et même les inculpés dans un état d’incertitude. Pourquoi cet état de statu quo ? Où en est-on aujourd’hui ?

Pour les victimes, la situation est de plus en plus insupportable. Une d’entre elles, interrogée sur l’évolution de l’affaire, exprime son désarroi : « On a l’impression que le tribunal veut étouffer cette affaire. Ils veulent nous faire abandonner, mais nous tiendrons. Esther Miracle ne sera pas Gabon Express. On a le moral bien bandé. » Ces mots résonnent comme un cri de défi face à l’inertie des autorités judiciaires.

L’avocat des victimes, le Bâtonnier Raymond Obame Sima, déplore, lui aussi, la lenteur du processus. « Le juge d’instruction avait rendu une ordonnance de renvoi de l’affaire devant le juge correctionnel, mais les inculpés se sont empressés d’élever l’affaire en appel devant la chambre d’accusation. Depuis plus d’un an, cette juridiction n’a posé aucun acte pour faire évoluer le dossier », explique-t-il, ajoutant qu’il a saisi le nouveau procureur général près la cour d’appel judiciaire de Libreville. Mais malgré cela, il n’a reçu aucune réponse.

Une autre problématique se profile : le silence des assureurs. Ces derniers, qui devraient entamer des discussions avec les parties civiles, restent inactifs, attendant la condamnation pénale pour amorcer les réparations civiles. « L’un n’empêche pas l’autre », insiste Me Obame Sima, précisant qu’il introduira un référé provision dès que la situation judiciaire sera plus stable. « Ces victimes ont besoin de tourner cette page funeste définitivement. »

Le Barreau du Gabon, quant à lui, n’a pas encore surmonté la douleur du crash de Gabon Express, qui a emporté l’un de ses membres, Me Poaty Tindy. « Notre devoir est de veiller à ce que l’Esther Miracle n’ait pas la même issue », conclut le Bâtonnier.

Le chemin vers la justice reste encore long et semé d’embûches. Affaire à suivre.

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