« Ve République : urnes confisquées, démocratie trahie »

Les élections législatives et locales de 2025 resteront dans l’histoire politique du Gabon comme une blessure profonde infligée à la démocratie. Ce qui devait être un moment de fierté républicaine s’est mué en une vaste mascarade, minutieusement orchestrée par le parti au pouvoir, l’Union Démocratique du Bâtisseur (UDB), au mépris de toutes les règles d’équité électorale.

Dès l’ouverture des bureaux de vote, les fraudes ont éclaté au grand jour, flagrantes et répétées. À Kango, le candidat du Front pour la Démocratie et la Souveraineté (FDS), Éric Boussougou, a constaté la disparition pure et simple des bulletins de sa liste pourtant validée par la Commission électorale. À Dienga, Georges Bruno Ngoussi, candidat indépendant, a découvert avec stupéfaction que son nom avait été effacé des bulletins dans plusieurs bureaux. Effacement volontaire ou sabotage organisé ? Les faits parlent d’eux-mêmes : une volonté manifeste d’éliminer toute concurrence.

Dans la Dola, le scénario frôle l’absurde. À la veille du scrutin, le préfet, secondé par son épouse, distribuait des cartes d’électeurs en dehors de toute procédure officielle. À Ndendé, des procurations n’étaient délivrées qu’aux seuls partisans de l’UDB, preuve en images à l’appui. Ces pratiques illégales illustrent une stratégie claire : verrouiller le processus de bout en bout.

Les médias, garants de la transparence, n’ont pas échappé à la censure. À Doussala, les journalistes de Renaissance TV et du quotidien L’Union, pourtant accrédités, ont été refoulés par le préfet, prétextant « l’absence d’instructions ». Une démocratie qui interdit aux caméras de témoigner est une démocratie asphyxiée.

Comme si cela ne suffisait pas, Libreville a été le théâtre d’une opération massive de convoyage. Aux alentours de 15 heures, près de 80 bus remplis de votants ont afflué dans la capitale. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent cette manœuvre d’ampleur, assimilée à un gonflement artificiel du corps électoral, destiné à garantir la victoire du parti au pouvoir.

Au cœur de ce scandale se trouve le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, désormais interpellé par l’opinion publique. Le peuple exige des explications, car ce scrutin ne représente plus la voix des Gabonais mais une confiscation pure et simple de leur souveraineté.

Ces élections, censées consolider la Ve République, révèlent au contraire son effondrement moral et politique. Les recours annoncés devant les juridictions compétentes par plusieurs candidats n’effacent pas la blessure. La question demeure : que reste-t-il de notre démocratie ? Et surtout, que dit le Président de la République devant une telle trahison nationale ?

confisquées, démocratie trahie »

 

Les élections législatives et locales de 2025 resteront dans l’histoire politique du Gabon comme une blessure profonde infligée à la démocratie. Ce qui devait être un moment de fierté républicaine s’est mué en une vaste mascarade, minutieusement orchestrée par le parti au pouvoir, l’Union Démocratique du Bâtisseur (UDB), au mépris de toutes les règles d’équité électorale.

Dès l’ouverture des bureaux de vote, les fraudes ont éclaté au grand jour, flagrantes et répétées. À Kango, le candidat du Front pour la Démocratie et la Souveraineté (FDS), Éric Boussougou, a constaté la disparition pure et simple des bulletins de sa liste pourtant validée par la Commission électorale. À Dienga, Georges Bruno Ngoussi, candidat indépendant, a découvert avec stupéfaction que son nom avait été effacé des bulletins dans plusieurs bureaux. Effacement volontaire ou sabotage organisé ? Les faits parlent d’eux-mêmes : une volonté manifeste d’éliminer toute concurrence.

Dans la Dola, le scénario frôle l’absurde. À la veille du scrutin, le préfet, secondé par son épouse, distribuait des cartes d’électeurs en dehors de toute procédure officielle. À Ndendé, des procurations n’étaient délivrées qu’aux seuls partisans de l’UDB, preuve en images à l’appui. Ces pratiques illégales illustrent une stratégie claire : verrouiller le processus de bout en bout.

Les médias, garants de la transparence, n’ont pas échappé à la censure. À Doussala, les journalistes de Renaissance TV et du quotidien L’Union, pourtant accrédités, ont été refoulés par le préfet, prétextant « l’absence d’instructions ». Une démocratie qui interdit aux caméras de témoigner est une démocratie asphyxiée.

Comme si cela ne suffisait pas, Libreville a été le théâtre d’une opération massive de convoyage. Aux alentours de 15 heures, près de 80 bus remplis de votants ont afflué dans la capitale. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent cette manœuvre d’ampleur, assimilée à un gonflement artificiel du corps électoral, destiné à garantir la victoire du parti au pouvoir.

Au cœur de ce scandale se trouve le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, désormais interpellé par l’opinion publique. Le peuple exige des explications, car ce scrutin ne représente plus la voix des Gabonais mais une confiscation pure et simple de leur souveraineté.

Ces élections, censées consolider la Ve République, révèlent au contraire son effondrement moral et politique. Les recours annoncés devant les juridictions compétentes par plusieurs candidats n’effacent pas la blessure. La question demeure : que reste-t-il de notre démocratie ? Et surtout, que dit le Président de la République devant une telle trahison nationale ?

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