L’UNION DEMOCRATIQUE DES BÂTISSEURS : RENOUVEAU OU REINCARNATION DU PASSE?

Par Vibrian Dominique Asseko Ollomo

Le paysage politique gabonais connaît un bouleversement majeur avec la naissance de l’Union Démocratique des Bâtisseurs
(UDB) ce 5 juillet 2025.
Sous la houlette de Brice Clotaire Oligui Nguema, ce nouveau parti suscite un engouement qui, pour de nombreux observateurs, rappelle étrangement les heures de gloire du Parti Démocratique Gabonais (PDG) d’Omar Bongo, fondé en 1967.

Cette similitude soulève des interrogations fondamentales sur la nature de cette nouvelle formation et sa capacité à incarner un véritable changement.
Ce qui frappe d’emblée dans la stratégie de l’UDB, c’est l’absence apparente d’enquête de moralité pour les adhésions.
Cette politique d’ouverture maximale, favorisant les « adhésions en masse », est perçue de manière ambivalente. Pour les uns, elle est le signe d’une volonté d’inclusivité et de rassemblement, nécessaire pour bâtir une nouvelle ère politique.

Pour les autres, elle éveille la crainte d’une simple ruée opportuniste, des « chercheurs d’emploi » ou des figures compromises par le passé pourraient trouver refuge.
Le risque est de se retrouver avec  » tout type d’individus » potentiellement diluant ainsi la substance même des idéaux affichés et compromettant la promesse de rupture avec les anciennes pratiques.

L’ampleur de cet engouement politique, inédite depuis l’ère du parti unique, est un fait notable. Sous le PDG, l’adhésion était souvent un passage obligé pour l’ascension sociale et professionnelle, et les rassemblements de masse étaient monnaie courante.
La réactivation de cette dynamique par l’UDB pose la question de savoir si le pays assiste à une migration futuriste vers une gouvernance plus démocratique et participative, ou si l’on assiste simplement à la réactivation de réflexes anciens, où l’appartenance au parti dominant est la voie royale?

Les devises des partis sont souvent révélatrices de leur philosophie. Si l’ancien parti au pouvoir prônait le « Dialogue, Tolérance, Paix », l’UDB met en avant  » Inclusivité, Développement, Félicité ».

Au-delà des mots, la question cruciale est de savoir si cette nouvelle offre politique incarnera réellement la rupture tant attendue par les Gabonais.

Après des décennies de règne d’un parti unique et les espoirs suscités par la transition, le besoin de renouvellement est palpable.

Cependant, l’histoire politique du Gabon a montré que les changements de façade ne garantissent pas toujours des transformations profondes.
La mise en place de l’UDB, avec ses similitudes avec le mode opératoire du PDG d’antan, alimente le débat sur la capacité de cette nouvelle entité à se distinguer véritablement et à bâtir un système politique plus transparent, juste et réellement inclusif.

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