Le Gabon a connu ces dernières années une transformation notable dans la représentation des femmes aux plus hauts niveaux de l’État. Entre 2020 et 2023, des figures féminines ont occupé des postes stratégiques : Premier ministre, présidente de la Cour constitutionnelle, présidente du Sénat, et à la tête de ministères clés comme l’Économie, la Défense, la Justice ou l’Éducation. Cette percée historique a suscité un réel espoir d’égalité et de modernisation dans l’espace public.
Mais cette avancée apparente s’est accompagnée de désillusions. La gouvernance de cette période a été largement critiquée : manque de rigueur, gestion floue, et affaiblissement de l’autorité publique. Ces dysfonctionnements ont culminé avec le coup d’État militaire du 30 août 2023, qui a mis fin à un cycle institutionnel en crise. Depuis, un certain discours insidieux s’est installé, remettant en cause non seulement les compétences individuelles, mais aussi la légitimité de l’approche genre elle-même.
Ce procès fait aux femmes en responsabilité est à la fois injuste et dangereux. Il révèle une confusion entre représentation et efficacité, entre parité et performance. Faut-il rappeler que la compétence n’a pas de sexe ? Que sur d’autres terres africaines, des femmes leaders, choisies pour leur mérite et non leur genre, ont su incarner un pouvoir juste, ferme et visionnaire ?
Le véritable défi du Gabon ne réside donc pas dans le rejet de l’approche genre, mais dans la capacité à l’articuler avec l’approche qualité. Car promouvoir les femmes pour des raisons symboliques, sans exigence de résultats, revient à les exposer à l’échec, et à décrédibiliser la cause même de l’égalité.
Les postes de pouvoir doivent cesser d’être des vitrines de communication. Ils doivent redevenir des lieux d’engagement, portés par des femmes et des hommes compétents, éthiques et dévoués. La femme gabonaise doit, aujourd’hui plus que jamais, affirmer son rôle avec force, non dans l’ombre d’un quota, mais à la lumière de ses savoirs, de son intégrité et de son leadership.
Le Gabon ne se relèvera ni par la parité décorative, ni par la mise à l’écart d’un genre. Il se reconstruira sur l’excellence partagée. À chacune, à chacun de s’y engager pleinement.
Citoyenne responsable : approche genre ou approche qualité, quelle voie pour le Gabon ?
Le Gabon a connu ces dernières années une transformation notable dans la représentation des femmes aux plus hauts niveaux de l’État. Entre 2020 et 2023, des figures féminines ont occupé des postes stratégiques : Premier ministre, présidente de la Cour constitutionnelle, présidente du Sénat, et à la tête de ministères clés comme l’Économie, la Défense, la Justice ou l’Éducation. Cette percée historique a suscité un réel espoir d’égalité et de modernisation dans l’espace public.
Mais cette avancée apparente s’est accompagnée de désillusions. La gouvernance de cette période a été largement critiquée : manque de rigueur, gestion floue, et affaiblissement de l’autorité publique. Ces dysfonctionnements ont culminé avec le coup d’État militaire du 30 août 2023, qui a mis fin à un cycle institutionnel en crise. Depuis, un certain discours insidieux s’est installé, remettant en cause non seulement les compétences individuelles, mais aussi la légitimité de l’approche genre elle-même.
Ce procès fait aux femmes en responsabilité est à la fois injuste et dangereux. Il révèle une confusion entre représentation et efficacité, entre parité et performance. Faut-il rappeler que la compétence n’a pas de sexe ? Que sur d’autres terres africaines, des femmes leaders, choisies pour leur mérite et non leur genre, ont su incarner un pouvoir juste, ferme et visionnaire ?
Le véritable défi du Gabon ne réside donc pas dans le rejet de l’approche genre, mais dans la capacité à l’articuler avec l’approche qualité. Car promouvoir les femmes pour des raisons symboliques, sans exigence de résultats, revient à les exposer à l’échec, et à décrédibiliser la cause même de l’égalité.
Les postes de pouvoir doivent cesser d’être des vitrines de communication. Ils doivent redevenir des lieux d’engagement, portés par des femmes et des hommes compétents, éthiques et dévoués. La femme gabonaise doit, aujourd’hui plus que jamais, affirmer son rôle avec force, non dans l’ombre d’un quota, mais à la lumière de ses savoirs, de son intégrité et de son leadership.
Le Gabon ne se relèvera ni par la parité décorative, ni par la mise à l’écart d’un genre. Il se reconstruira sur l’excellence partagée. À chacune, à chacun de s’y engager pleinement.
MAMFOUMBI JUDEX

