Ndéndé, 24 septembre 2025 – À quelques jours du scrutin du 27 septembre, l’atmosphère politique dans la Dola est loin d’être apaisée. Le candidat de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), Mays Mouissi, donné favori dans son fief, semble désormais perdre pied face à la montée en puissance de son adversaire du Parti Démocratique Gabonais (PDG), Yves Fernand MANFOUMBI.
Sur le terrain, la différence saute aux yeux. D’un côté, un candidat PDG qui s’appuie sur un ancrage culturel, linguistique et social profondément enraciné dans la vie locale. De l’autre, un Mays Mouissi qui peine à convaincre et qui doit faire appel à des figures nationales pour tenter de combler son déficit d’audience. Après l’intervention remarquée du ministre d’État aux Transports, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, lors du meeting d’ouverture de l’UDB, c’est au tour du Vice-président de la République Séraphin Moundounga d’avoir été dépêché pour s’adresser aux anciens. Une mission délicate que le candidat lui-même semble incapable d’assurer, notamment en raison de son incapacité à s’exprimer dans le dialecte local.
Mais au-delà de cette gêne politique, un scandale plus sérieux secoue la Dola. Un audio largement relayé dans les forums locaux accuse l’UDB d’avoir mis en place un système frauduleux de procurations de vote. Pas moins de 1.200 procurations auraient été établies de manière irrégulière afin de gonfler artificiellement le score du parti vrai ou faux.Ces révélations font écho à une précédente sortie vocale de l’activiste Kamitatou, qui évoquait déjà une possible implication du Ministère de l’Intérieur dans de telles pratiques.
Si ces accusations se confirmaient, elles mettraient en lumière une tentative grave de manipulation du processus électoral, au moment même où les électeurs de la Dola affirment avec force leur volonté d’un scrutin transparent. Pour beaucoup d’observateurs, la stratégie de l’UDB traduit un malaise profond : face à une adhésion populaire qui se réduit, certains seraient tentés de recourir à des artifices pour sauver une candidature en difficulté.
Cependant, la population locale reste vigilante. « Nous n’avons pas besoin de tricheries ni de manœuvres de l’extérieur, nous voulons simplement que notre choix soit respecté », confie un notable rencontré dans la ville de Ndéndé.
Dans la Dola, le message est clair : les habitants aspirent à une compétition équitable. Ils réclament que l’on respecte leur voix et que l’on laisse la démocratie suivre son cours. Samedi, ce sera au peuple de décider. Et il appartiendra aux urnes, et à elles seules, de désigner le vainqueur.

