Il à des décisions qui marquent l’Histoire d’un sceau indélébile. En élevant Bertrand Zibi Abeghe au rang de Commandeur, le Président Brice Clotaire Oligui Nguema a posé un acte d’une portée symbolique majeure : restituer à un résistant la dignité qu’une dictature avait tenté d’anéantir.
Ancien député PDG du canton Sud de Minvoul, Zibi fut l’un des premiers à briser le mur de la peur. En 2016, à la veille de la présidentielle, il claque la porte du Parti Démocratique Gabonais et rejoint l’opposition, dénonçant sans détour ce qu’il nomme « le hold-up électoral du siècle ». Devant Ali Bongo lui-même, il ose prononcer les mots que le peuple murmurait dans l’ombre. En déposant son écharpe de député, il choisit la voie difficile de la résistance.
Ce choix lui coûtera cher. En décembre 2016, il est arrêté et incarcéré sous l’accusation fallacieuse d’« atteinte à la sûreté de l’État ». Derrière les barreaux, il refuse toute compromission. Ni la solitude ni la souffrance ne parviennent à briser sa détermination. Dans la mémoire collective, Zibi devient alors le symbole vivant de la lutte pour la liberté et la justice.
Le 30 août 2023 marque un tournant : le régime Bongo s’effondre après 56 ans de règne. Dans les rues, le peuple jubile, et l’histoire donne raison à ceux qui avaient osé résister. C’est dans ce contexte que l’acte du Chef de l’État prend tout son sens.
À Tchibanga, lors de la deuxième édition de la Fête de la Libération, le Général Président Brice Clotaire Oligui Nguema décore Zibi Abeghe Bertrand. Au-delà de l’hommage, c’est une réparation historique, un acte de justice mémorielle. Ce geste consacre non seulement un homme, mais aussi toute une génération de Gabonais qui refusèrent de plier sous la tyrannie.
Désormais, Zibi Abeghe Bertrand entre dans le panthéon des résistants gabonais. Sa médaille devient un symbole : celui d’une République nouvelle qui reconnaît que le courage et la fidélité à la patrie triomphent toujours.
