Une caméra non sécurisée révèle les failles des microfinances à Libreville

Libreville – Ce qui devait être un simple exercice de formation s’est transformé en révélateur inquiétant de la fragilité numérique de certaines institutions financières. Lors d’une session de cybersécurité organisée par le programme GT Lab de Moov Africa, en partenariat avec Digiewomen School, une démonstration technique a mis en lumière une faille grave : une caméra connectée, installée dans les locaux d’une microfinance de la capitale, était accessible à distance… sans la moindre protection.

L’exercice avait pour objectif d’initier les participants à la détection d’appareils connectés sur un réseau – ordinateurs, caméras, smartphones. Mais cette fois, la pédagogie a croisé la réalité brute : une microfinance, censée protéger les données et la vie privée de ses clients, exposait ses équipements et, potentiellement, des informations sensibles en direct.

« C’est impressionnant de voir que nous confions nos données personnelles à ces opérateurs… mais eux n’investissent même pas pour les protéger », déplore un apprenant, visiblement choqué.

Ce constat va bien au-delà d’un simple incident technique. Il met en évidence une tendance alarmante :

Caméras non sécurisées dans des agences financières

Ordinateurs dépourvus de pare-feu

Réseaux Wi-Fi ouverts dans des environnements sensibles

Agents non formés aux risques numériques

Et pourtant, ces structures gèrent chaque jour des crédits, des épargnes, et conservent des identités complètes, parfois accompagnées de données biométriques.

Pour Digiewomen School, qui œuvre depuis plusieurs années dans la sensibilisation et la formation en cybersécurité, cette situation n’est pas une fatalité. La structure propose :

Des formations pratiques et de proximité en cybersécurité

La sensibilisation ciblée des femmes, des jeunes et des agents publics

L’identification de failles dans les équipements courants

L’instauration de réflexes de sécurité dans les usages quotidiens

Cependant, la responsabilité ne peut pas reposer uniquement sur la société civile. Il est urgent que les autorités et les institutions financières :

Conditionnent les agréments à une certification minimale en cybersécurité

Imposent des audits réguliers des infrastructures connectées

Financement des formations obligatoires pour le personnel

Collaborent avec des structures spécialisées comme Digiewomen School

La cybersécurité n’est plus un luxe : c’est un impératif national. Chaque donnée confiée doit être protégée. Chaque citoyen formé devient un rempart. Et chaque institution responsable, un gage de confiance.

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