UDERE dans la course aux élections : Victor Missanda s’exprime sans détour

À quelques semaines des élections législatives et locales prévues le 27 septembre prochain, Victor Missanda, président de l’Union Démocratique et République (UDERE), a accordé une interview exclusive à notre rédaction ce samedi matin. Sans langue de bois, le leader politique est revenu sur les ambitions de son parti, ses relations avec les autorités, et ses inquiétudes quant à l’évolution de la démocratie au Gabon.

Une participation affirmée aux élections

Créé en 2018, l’UDERE s’apprête à renouveler sa participation aux joutes électorales, notamment dans les provinces de l’Estuaire – Owendo- komo- Mondah et de l’Ogooué-Lolo. « Nous serons candidats dans plusieurs localités, notamment à Owendo. Notre engagement est total », affirme Victor Missanda.

Un soutien libre mais ignoré

Interrogé sur ses relations avec le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, et son parti ( UDB), M. Missanda se veut clair : « Nous n’avons pas de relation directe avec le chef de l’État. Nous avons soutenu son action librement, sans y avoir été contraints. Mais il est regrettable que ce soutien ne soit pas reconnu à sa juste valeur. »

Il poursuit, sur un ton teinté de déception : « Nous ne sommes pas des opportunistes. Nous avons accompagné les actions du président — le dialogue national, le référendum, la présidentielle — par conviction, pas par calcul. »

Dérive autoritaire en vue ?

Le président de l’UDERE s’inquiète également du climat politique actuel. Il dénonce « l’acharnement sur les partis politiques » et alerte sur le risque de recul démocratique. « Si on continue ainsi, nous allons droit vers un système à parti unique comme en 1967. Le multipartisme est en danger. »

Selon lui, le ministère de l’Intérieur devrait jouer un rôle de régulateur et de conciliateur dans les conflits internes aux partis : « Ce ministère est le gardien des textes fondateurs des partis. Il doit organiser une médiation, comme le fait l’inspection du travail dans les conflits professionnels, avant de saisir les tribunaux. »

Un appel à la responsabilité politique

Victor Missanda conclut en appelant à plus de sérieux dans la gestion de la vie politique : « On ne peut pas effacer d’un trait plus de cinquante ans de militantisme. Ce qui arrive au PDG aujourd’hui, comme à d’autres partis, révèle un malaise. Le gouvernement doit œuvrer à la stabilité et non à la division. »

L’UDERE, fidèle à sa ligne, se dit prêt pour les élections. Mais reste vigilant face à une démocratie qu’il juge fragilisée.

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