Libreville, le 9 juin 2025 – Face aux récentes démolitions d’habitations entamées depuis le 2 juin dans plusieurs quartiers de Libreville, l’ONG Croissance Saine Environnement (CSE) s’est exprimée publiquement à travers un communiqué de presse rendu public le 7 juin. Si l’organisation reconnaît la nécessité de ces opérations d’utilité publique, elle déplore néanmoins les conséquences sociales et humaines qu’elles engendrent.
Conduites par le Génie militaire et encadrées par les forces de sécurité, ces démolitions visent à libérer des espaces destinés à des infrastructures publiques. L’objectif affiché est de fluidifier la circulation, réduire les inondations et améliorer les conditions de logement dans la capitale. Cependant, CSE alerte sur les impacts directs sur les populations, notamment les familles aujourd’hui sans abri, en particulier autour des zones universitaires comme l’Université Omar Bongo et l’École Normale Supérieure.
L’organisation pointe également du doigt les dérives de certains individus, accusés d’avoir vendu ou loué illégalement des terrains et des logements situés dans les zones concernées par les expropriations. Ces actes frauduleux ont piégé de nombreuses familles, aujourd’hui démunies, sans qu’une résolution judiciaire n’ait été apportée à temps. CSE déplore l’absence de décisions claires du tribunal, qui auraient permis de mieux distinguer les victimes de bonne foi.
Dans un appel solennel, CSE exhorte les autorités à faire preuve de compassion en autorisant temporairement l’accueil des familles déplacées dans des salles de classe des écoles primaires ou secondaires proches des zones sinistrées. Cette mesure d’urgence, proposée sous contrôle sécuritaire, permettrait aux plus vulnérables de se mettre à l’abri en attendant des solutions durables.
Enfin, CSE appelle les responsables politiques et la société civile à ne pas instrumentaliser la souffrance des sinistrés à des fins électoralistes, à l’approche des scrutins locaux. L’heure, insiste l’organisation, est à la responsabilité collective, à la construction d’un avenir harmonieux, avec une véritable politique d’aménagement urbain et d’accès équitable au logement.
Le président exécutif de l’ONG, Nicaise Moulombi, en appelle directement au Chef de l’État, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, pour poser les bases d’un développement urbain respectueux des droits des citoyens et des réalités sociales.