Libreville, 25 juin 2025 – Une agitation inhabituelle secoue le ministère des Mines et des Ressources géologiques. À l’origine, une fronde menée par le Syndicat des professionnels du ministère (Sypromines), officiellement justifiée par des revendications sociales. Mais derrière cette façade, plusieurs éléments troublants laissent entrevoir une tout autre réalité.
Dirigé par Gisèle Nyangui, le syndicat semble avoir outrepassé ses prérogatives traditionnelles. En effet, l’une des principales revendications adressées au ministre Gilles Nembé portait sur… la composition de son cabinet. Une démarche sans précédent qui interroge sur les véritables intentions de ses initiateurs. « Depuis quand un syndicat détermine-t-il l’équipe politique d’un ministre ? », s’étonne une source proche du dossier.
Autre revendication inhabituelle : la dotation d’un véhicule de liaison et l’octroi d’un budget de fonctionnement autonome au syndicat. Des demandes qui, dans un contexte de rigueur budgétaire, paraissent difficilement justifiables.
Par plus de 500 millions de francs CFA potentiellement mal utilisés.
Plus troublant encore, plusieurs témoignages concordants révèlent que la présidente du syndicat aurait tenté d’imposer des noms de proches dans les listes de bénéficiaires des postes budgétaires. Une démarche contraire à l’esprit d’équité prôné par les nouvelles autorités de transition.
En toile de fond, certains hauts responsables du ministère, soupçonnés de malversations dans la gestion des cartes d’Expart, seraient les instigateurs silencieux de cette fronde, inquiets des contrôles en cours. Le contexte laisse à penser que cette agitation syndicale pourrait servir de diversion face à un assainissement en cours.
Face à cette situation, le ministre Gilles Nembé est resté ferme. « Nous devons servir la République, pas des intérêts particuliers. Le président Oligui Nguéma nous appelle à rompre avec les pratiques opaques. Le ministère des Mines doit incarner cette rupture. »
Finalement, que reproche-t-on au ministre, sinon d’avoir mis fin à certains privilèges et de vouloir remettre de l’ordre dans un secteur stratégique pour l’avenir du Gabon ?

