Octobre Rose : « Huis Clos avec les Phénix », une pièce de théâtre engagée pour briser le silence autour du cancer du sein 

C’est dans une ambiance mêlant émotion, art et espoir que s’est tenue, le week-end dernier à la chambre de commerce de Libreville la représentation de la pièce « Huis Clos avec les Phénix », initiée par l’Association pour le soutien et l’aide aux femmes atteintes du cancer (ASAFAC), en partenariat avec d’autres Associations . Ce spectacle engagé s’inscrivait dans le cadre de la campagne internationale Octobre Rose, dédiée à la lutte contre le cancer, notamment celui du sein.

Cette année, les organisateurs ont voulu aller plus loin, en abordant sans détour un sujet sensible : la détresse des femmes confrontées au coût exorbitant des traitements anticancéreux, souvent non pris en charge par la CNAMGS. « Au sein de notre association, nous accompagnons des femmes qui peinent à se procurer leurs médicaments. Certaines sombrent dans une détresse extrême faute de moyens », a expliqué Jeanne d’Arc Kong, responsable de la mise en scène.

« Huis Clos avec les Phénix » est plus qu’un simple spectacle. C’est une thérapie collective, une façon douce et accessible d’éveiller les consciences. « Le théâtre permet de soigner autrement. En riant, en pleurant, on apprend à accepter la réalité. Le rire devient une stratégie moins douloureuse pour faire comprendre aux malades qu’il faut aller jusqu’au bout du processus de guérison », souligne Mme Kong.

Le Phénix, symbole de renaissance et de victoire, incarne ici l’espoir. Chaque femme qui lutte contre le cancer devient un phénix, renaissant de ses cendres après l’épreuve.

Mais au-delà de l’émotion, le spectacle a aussi été un espace de dénonciation des dysfonctionnements dans le système de santé. De la pénurie de médicaments à la lourdeur administrative, en passant par le manque d’accompagnement psychologique, les obstacles restent nombreux. Les participantes appellent donc à un soutien renforcé de l’État, pour un meilleur encadrement des malades et une véritable politique de prise en charge intégrée.

Si sur le plan international, Octobre Rose célèbre sa 32ᵉ édition, au Gabon, il s’agit seulement de la 12 ème campagne nationale, preuve que la sensibilisation doit encore s’intensifier. « Même sans symptômes, il faut se faire dépister. Le dépistage sauve des vies », rappellent les initiatrices.

En clôturant la soirée, le public a salué une initiative à la fois artistique et citoyenne, capable de transformer la douleur en espoir, la peur en courage. Une belle leçon de vie, portée par des femmes fortes, debout, et résolument tournées vers la lumière.

 

Judex MANFOUMBI

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