MEYANG : un dispensaire abandonné au cœur de la forêt, symbole de l’abandon des populations de Ntoum

C’est une scène qui illustre à elle seule la détresse des habitants du quartier Nfoul-Ayoug, dans le premier arrondissement de la commune de Ntoum. À MEYANG, un dispensaire, autrefois conçu pour répondre aux besoins sanitaires des populations locales, gît aujourd’hui à l’abandon, englouti par la végétation. Murs fissurés, portes défoncées, matériel inexistant… ce bâtiment, perdu au milieu de la forêt, symbolise l’indifférence criante des autorités à l’égard des citoyens de cette localité.

Les habitants, livrés à eux-mêmes, expriment leur colère face à une situation qu’ils jugent « inacceptable et inhumaine ». « Nous n’avons plus d’endroit pour nous soigner. En cas de maladie ou d’accouchement, il faut parcourir plusieurs kilomètres pour atteindre Ntoum centre », déplore une mère de famille, visiblement exaspérée. L’absence de soins de proximité expose la population à d’énormes risques, notamment pour les enfants et les personnes âgées.

Pourtant, MEYANG n’est pas un quartier isolé. Il regroupe trois grands ensembles de population, où vivent plusieurs centaines de familles. Ironie du sort, cette zone abrite aussi des décideurs politiques bien connus, mais qui, selon les habitants, n’ont jamais rien entrepris pour améliorer les conditions de vie locales. « Ils ne viennent ici que pour demander nos voix. Le reste du temps, ils nous oublient », lance un jeune du quartier, amer.

À l’approche des élections législatives et locales du 18 octobre, le ton monte. Les habitants dénoncent ce qu’ils qualifient de « politique du mépris » : distributions d’argent, promesses sans lendemain, absence d’infrastructures de base. « On nous donne 5 000 francs comme si nous ne mangions pas chez nous. C’est fini ce temps-là ! », s’indigne un autre résident, appelant à un sursaut collectif pour un vrai changement.

Le Parti Démocratique Gabonais (PDG), longtemps dominant dans la région, est directement pointé du doigt. Ses stratégies, jugées dépassées, ne semblent plus convaincre une population désormais consciente de ses droits et de sa dignité. « Les jeunes ici n’ont plus d’espoir, il n’y a pas d’activités, pas d’emplois, rien. On a tué les rêves de toute une génération », confie un enseignant du secteur.

MEYANG, quartier oublié au cœur du Komo-Mondah, incarne aujourd’hui la lassitude d’un peuple qui réclame autre chose que des promesses électorales. Entre colère, résignation et désir de renouveau, les habitants espèrent que leur cri de détresse trouvera enfin un écho au-delà des discours de campagne.

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