Dr Stéphane Germain Iloko Boussengui plaide pour une concertation nationale et une réforme en profondeur du système électoral gabonais

Libreville, le 3 octobre 2025 — Le président du parti Large Rassemblement Arc-en-Ciel (LARC), le Dr Stéphane Germain Iloko Boussengui, a animé ce vendredi une importante conférence de presse à la Chambre de Commerce de Libreville, située dans le 3ᵉ arrondissement de la capitale. Devant un parterre de journalistes, de militants et d’observateurs politiques, le leader du LARC a livré une analyse dense et sans détour de la situation politique actuelle du Gabon, à la suite du premier tour des élections législatives et du tour unique des locales du 27 septembre 2025.

Pendant près de deux heures, Dr Iloko Boussengui a passé en revue les principaux faits marquants du scrutin, tout en appelant à un sursaut collectif et à un dialogue sincère entre les forces vives de la Nation. D’entrée de jeu, il a exprimé sa « profonde gratitude » envers les participants, avant d’aborder « la nécessité de sauvegarder l’unité nationale » mise à rude épreuve par la crise post-électorale.

Selon lui, le processus électoral a été marqué par de « nombreuses irrégularités » dans plusieurs circonscriptions, pointant notamment « la composition partiale de certaines commissions locales électorales dominées par les partisans du parti au pouvoir » et « des cas flagrants de transport massif d’électeurs ». Pour le chef du LARC, ces dysfonctionnements traduisent une faiblesse structurelle du système électoral, aggravée par « la mainmise du ministère de l’Intérieur sur l’organisation du scrutin », une situation qu’il juge « contraire à l’esprit d’équité et de transparence démocratique ».

Revenant sur la déclaration optimiste de certains responsables de la majorité présidentielle, qui ont affirmé que « 95 % du scrutin s’était déroulé dans de bonnes conditions », le Dr Iloko Boussengui a tenu à nuancer ce bilan :

> « On ne peut pas affirmer que tout s’est bien passé lorsque des irrégularités manifestes ont été observées dans plusieurs provinces. Il faut du discernement et de la lucidité pour reconnaître que notre démocratie a encore des progrès à faire », a-t-il martelé.

S’il reconnaît que « tout ne s’est pas mal passé », il estime néanmoins qu’« il serait dangereux de minimiser les failles observées ». C’est pourquoi il appelle le président de la République, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, à « convoquer sans délai une concertation nationale » afin de revoir les dispositions de la Constitution et de la loi électorale, en vue de bâtir un cadre plus équilibré et inclusif.

« Le pouvoir et l’opposition doivent apprendre à travailler main dans la main pour l’intérêt supérieur du pays », a-t-il insisté, tout en dénonçant « la complaisance de certains intellectuels et acteurs politiques qui préfèrent plaire au pouvoir en place plutôt que de défendre la vérité ».

 

Par ailleurs, le président du LARC a salué « le sens de responsabilité du Chef de l’État » qui, selon lui, « a su replacer le débat national dans une perspective d’apaisement ». Il a également mis en garde contre « les appels précipités à l’annulation totale du scrutin », estimant que « là où les élections se sont correctement tenues, il ne faut pas pénaliser les électeurs qui ont voté en toute sincérité ».

En conclusion, Dr Stéphane Germain Iloko Boussengui a invité le peuple gabonais à « garder foi en la République », tout en exhortant les institutions compétentes à « tirer toutes les leçons de ce scrutin pour éviter que les mêmes erreurs se reproduisent ».

« Notre devoir, c’est de construire un pays apaisé où les résultats des élections ne seront plus jamais contestés », a-t-il déclaré, sous les applaudissements nourris de l’assistance.

 

Judex MANFOUMBI

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