Libreville, le 10 septembre 2025 – Dans une lettre ouverte rendue publique ce mardi, Jean Rémy Yama, président du Parti National pour le Travail et le Progrès (PNTP), a exprimé sa « profonde tristesse » face au rejet de sa candidature aux législatives du 27 septembre prochain. La Cour constitutionnelle, par sa décision n°075/CCT du 6 septembre 2025, a invalidé sa participation au scrutin dans le 4ᵉ siège du département de Mulundu (Ogooué-Lolo), au motif de l’absence d’un jugement supplétif accompagnant son acte de naissance.
Pour l’opposant, cette décision est « inique » et viole plusieurs principes constitutionnels, notamment le droit à la défense et le respect du contradictoire. « Vous m’avez privé d’un droit fondamental en rendant votre jugement uniquement sur la base des informations transmises par la CNOCER, sans jamais me donner l’opportunité de répondre », déplore-t-il.
Jean Rémy Yama rappelle que son récépissé de dépôt de candidature portait toutes les cases cochées, attestant de la présence des pièces exigées. Dès lors, il juge incohérent que la Cour ait conclu à une absence de jugement supplétif. « Par quelle science divinatoire pouvez-vous affirmer que cette pièce n’a pas été produite ?», interroge-t-il.
Dans sa lettre, l’ancien candidat à la présidentielle établit une comparaison entre la Cour constitutionnelle et le tribunal administratif de Koula-Moutou, qui a examiné un recours similaire concernant les élections locales. Selon lui, le tribunal administratif a respecté toutes les étapes procédurales, garantissant l’égalité des armes entre les parties et jugeant « sur pièces ». Contrairement à la Cour constitutionnelle, il a jugé recevable sa liste, estimant que le jugement supplétif relevait d’une faculté et non d’une obligation stricte.
Pour le leader du PNTP, cette différence d’approche illustre « l’acharnement » dont il serait victime depuis l’élection présidentielle d’avril 2025. « Votre comportement montre que la restauration des institutions voulue par le CTRI est un échec s’agissant de la Cour constitutionnelle », écrit-il avec amertume.
Malgré ce revers, Jean Rémy Yama réaffirme sa détermination à poursuivre le combat politique : « Même si l’objectif est de me pousser à la colère ou au découragement pouvant me conduire à l’exil, je ne céderai pas. La lutte continue et c’est la lutte qui libère. »
Avec cette sortie médiatique, l’opposant cherche à mobiliser l’opinion nationale et internationale, tout en dénonçant ce qu’il considère comme une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.

