Hier, 3 mai 2025, Brice Clotaire Oligui Nguema a prêté serment devant le peuple gabonais, marquant officiellement l’entrée du pays dans la 5ème République. Cette nouvelle ère, voulue plus démocratique et plus responsable, porte en elle l’espoir d’une refondation politique profonde. Au cœur des attentes figure une question essentielle : le nouveau président mettra-t-il un terme à la prolifération des partis politiques dits « gazelles », ces formations sans existence réelle ni base populaire ?
Depuis des années, la scène politique gabonaise est saturée par une multitude de partis politiques, dont certains n’existent que sur le papier. Ces structures sans siège, sans membres, sans activités concrètes, détournent le sens du pluralisme démocratique. Pire encore, elles servent souvent d’outils d’instrumentalisation politique, mobilisées selon les intérêts des élites, au détriment d’un débat démocratique sincère et utile à la nation.
La prise de fonction de Brice Clotaire Oligui Nguema s’est faite sous le signe du renouveau. Il a promis un engagement sans faille pour assainir la vie politique et bâtir une République fondée sur l’efficacité, la représentativité et la justice. Dans ce cadre, une réforme du paysage politique s’impose : faut-il suspendre, voire dissoudre, les partis qui ne présentent aucune représentation réelle sur le plan national ? La question est désormais au centre des débats.
Beaucoup de Gabonais espèrent une mesure forte. Car maintenir des partis fictifs, sans ancrage ni projet, nuit à la crédibilité de notre démocratie. Ces organisations ne peuvent être considérées comme des acteurs sérieux de la vie publique.
Pour que la 5ème République soit véritablement démocratique, elle doit reposer sur un pluralisme authentique, où chaque parti reconnu joue un rôle actif dans le débat public et la construction nationale. La suspension des partis politiques « gazelles » pourrait alors marquer le début d’une ère nouvelle : celle d’un assainissement nécessaire pour redonner sens à l’engagement politique et à la parole citoyenne.
Le temps des partis fantômes doit prendre fin. Reste à savoir si le président Oligui Nguema en fera une priorité.
MAMFOUMBI JUDEX

